Favoriser l’inclusion des neuroatypiques en entreprise

August 28, 2025
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Longtemps méconnus ou mal compris, les profils neuroatypiques — qu’ils soient dyslexiques, autistes Asperger, à haut potentiel intellectuel (HPI) ou porteurs d’autres particularités — représentent une richesse considérable pour les organisations. Leur fonctionnement cognitif différent, loin d’être un frein, peut devenir un atout stratégique… à condition de créer un environnement de travail véritablement inclusif.

Comprendre la neurodiversité

Le terme de neurodiversité est apparu dans les années 1990, sous l’impulsion de la chercheuse australienne Judy Singer. Il désigne l’ensemble des variations neurologiques humaines : troubles du spectre de l’autisme, troubles « DYS » (dyslexie, dysphasie, dyspraxie, etc.), haut potentiel intellectuel, TDAH…

Chaque profil neuroatypique est unique, mais certains points communs existent : hypersensibilité, comportements sociaux différents de la norme, ou encore difficultés ponctuelles d’intégration. En contrepartie, ces collaborateurs font souvent preuve d’atouts précieux : sens du détail, créativité, rigueur, fiabilité…

Dépasser les idées reçues

Accueillir des intelligences atypiques suppose d’abord de déconstruire les stéréotypes. Non, tous les HPI ne sont pas des « génies » surdoués. Non, les personnes autistes ne sont pas « enfermées dans leur bulle ». Non, les troubles DYS ne traduisent pas une déficience intellectuelle.

Ces étiquettes peuvent freiner l’intégration et enfermer les individus dans des cases injustes. L’objectif : se concentrer sur la personne, ses compétences, ses besoins réels, plutôt que sur un diagnostic.

Créer un environnement inclusif

Un environnement de travail inclusif repose sur trois piliers : respect, adaptation et flexibilité. Certaines entreprises misent sur la diversité pour innover et être plus inclusives.

Respecter le choix de dévoiler (ou non) sa différence – Certains collaborateurs préfèrent en parler ouvertement dès le recrutement, d’autres choisissent de ne pas l’évoquer. Dans tous les cas, éviter les questions intrusives et respecter ce choix.

Adapter la communication – Utiliser un langage clair, éviter le second degré, reformuler si nécessaire. Certaines personnes HPI peuvent avoir une pensée en arborescence, ce qui entraîne des conversations riches… mais parfois décalées.

Aménager l’environnement – Bureau au calme, éclairage adapté, télétravail, outils numériques spécifiques (ex. correcteurs vocaux pour les DYS)… autant d’aménagements simples qui peuvent transformer le quotidien.

Le rôle clé des managers

Les managers sont en première ligne pour favoriser l’inclusion :

  • Adapter le recrutement – Privilégier des formats d’entretien moins formels, préparer les questions en amont, adapter les tests pour ne pas désavantager certains candidats.
  • Accepter les aménagements – Les ajustements organisationnels ou matériels ne sont pas des privilèges, mais des leviers d’efficacité et de bien-être.
  • Soigner l’intégration – Prévoir un mentor, expliquer les codes internes, créer un livret d’accueil clair et accessible.

Des entreprises déjà engagées

Certaines organisations montrent la voie :

  • Microsoft France a lancé en 2020 la promotion Intelligences Atypiques, formant des personnes autistes Asperger aux métiers de la Data et de l’IA.
  • BNP Paribas met à disposition des collaborateurs DYS un correcteur d’orthographe intelligent qui explique les erreurs et lit les textes.
  • SAP a recruté des centaines de collaborateurs autistes dans le cadre de son programme Autism at Work, offrant des emplois qualifiés à un public souvent éloigné du marché.

En résumé

Inclure les profils neuroatypiques n’est pas un geste de bienveillance isolé : c’est un choix stratégique pour enrichir les compétences, stimuler l’innovation et refléter la diversité de la société. Chaque pas vers plus d’inclusion ouvre la porte à de nouvelles perspectives… et permet à chacun de déployer pleinement son potentiel.

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August 28, 2025

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