Longtemps méconnus ou mal compris, les profils neuroatypiques — qu’ils soient dyslexiques, autistes Asperger, à haut potentiel intellectuel (HPI) ou porteurs d’autres particularités — représentent une richesse considérable pour les organisations. Leur fonctionnement cognitif différent, loin d’être un frein, peut devenir un atout stratégique… à condition de créer un environnement de travail véritablement inclusif.
Le terme de neurodiversité est apparu dans les années 1990, sous l’impulsion de la chercheuse australienne Judy Singer. Il désigne l’ensemble des variations neurologiques humaines : troubles du spectre de l’autisme, troubles « DYS » (dyslexie, dysphasie, dyspraxie, etc.), haut potentiel intellectuel, TDAH…
Chaque profil neuroatypique est unique, mais certains points communs existent : hypersensibilité, comportements sociaux différents de la norme, ou encore difficultés ponctuelles d’intégration. En contrepartie, ces collaborateurs font souvent preuve d’atouts précieux : sens du détail, créativité, rigueur, fiabilité…
Accueillir des intelligences atypiques suppose d’abord de déconstruire les stéréotypes. Non, tous les HPI ne sont pas des « génies » surdoués. Non, les personnes autistes ne sont pas « enfermées dans leur bulle ». Non, les troubles DYS ne traduisent pas une déficience intellectuelle.
Ces étiquettes peuvent freiner l’intégration et enfermer les individus dans des cases injustes. L’objectif : se concentrer sur la personne, ses compétences, ses besoins réels, plutôt que sur un diagnostic.
Un environnement de travail inclusif repose sur trois piliers : respect, adaptation et flexibilité. Certaines entreprises misent sur la diversité pour innover et être plus inclusives.
Respecter le choix de dévoiler (ou non) sa différence – Certains collaborateurs préfèrent en parler ouvertement dès le recrutement, d’autres choisissent de ne pas l’évoquer. Dans tous les cas, éviter les questions intrusives et respecter ce choix.
Adapter la communication – Utiliser un langage clair, éviter le second degré, reformuler si nécessaire. Certaines personnes HPI peuvent avoir une pensée en arborescence, ce qui entraîne des conversations riches… mais parfois décalées.
Aménager l’environnement – Bureau au calme, éclairage adapté, télétravail, outils numériques spécifiques (ex. correcteurs vocaux pour les DYS)… autant d’aménagements simples qui peuvent transformer le quotidien.
Les managers sont en première ligne pour favoriser l’inclusion :
Certaines organisations montrent la voie :
Inclure les profils neuroatypiques n’est pas un geste de bienveillance isolé : c’est un choix stratégique pour enrichir les compétences, stimuler l’innovation et refléter la diversité de la société. Chaque pas vers plus d’inclusion ouvre la porte à de nouvelles perspectives… et permet à chacun de déployer pleinement son potentiel.